Distributeurs automatiques de concentrés, Projet national sur la transition vers un logement des truies en groupes
Posted in: French Articles, Pork Insight Articles by admin on January 8, 2014
Les distributeurs automatiques de concentrés (DAC) sont un système d’alimentation conçu pour les truies et cochettes logées en groupes. Les truies accèdent à la station d’alimentation par une porte qui se referme derrière elles, empêchant d’autres truies d’y accéder. Ce système d’alimentation est réglé par un ordinateur qui lit la puce électronique sur l’oreille de la truie et distribue la ration alimentaire adéquate pour chaque truie. Le DAC fournit à la truie un environnement sans compétition lorsqu’elle se nourrit et permet de programmer des courbes d’alimentation individuelles pour chaque truie en cours de gestation. Les agressions sont toujours possibles à l’entrée du DAC lorsque les truies négocient l’accès à la station d’alimentation.
DAC
- Permet des courbes d’alimentation individuelles pour chaque truie
- Système combinant l’avantage d’une alimentation sans dérangement et les avantages du logement en groupes
- L’opérateur doit avoir une certaine connaissance des ordinateurs.
- Entraînement des truies nécessaire
- Faible intensité des agressions lorsque géré correctement
- Peut gérer des groupes avec intégration de truies en continu (dynamique) ou des groupes stables (statique)
- Dépenses d’investissement modérées lors de la conversion à cause des besoins réduits en espace et de besoins minimaux pour ce qui est des enclos (divisions en parcs)
- Réduction minimale de la taille du troupeau ou augmentation minimale des besoins en surface de bâtiment
Les truies et les cochettes peuvent accéder au DAC en tout temps dans la journée pour consommer leur ration quotidienne d’aliments, ce qui minimise le stress et la compétition. Les truies peuvent revenir plusieurs fois pour terminer leur ration quotidienne, ou elles peuvent le faire en une seule visite. Cela est possible parce que l’aliment est distribué en petites quantités au fur et à mesure que la truie mange. Lorsque la truie quitte le système d’alimentation, la distribution de la ration cessera et l’ordinateur calculera le reste de la ration à consommer pour cette période de 24 heures. Les volumes d’aliments quotidiens peuvent être facilement réglés pour chacune des truies et ajustés selon l’évaluation (pointage) de l’état de chair. Lorsque les truies ne mangent pas, elles se retrouvent en groupes, ce qui s’avère important pour tirer profit de l’amélioration de la forme physique et de la force musculaire. Les besoins en espace sont moins grands que dans d’autres systèmes étant donné qu’il faut une seule zone d’alimentation pour un nombre de truies allant jusqu’à 60.
Autres possibilités de gestion: Plusieurs systèmes de DAC offrent des outils de gestion additionnels. Ça peut être le tri automatisé pour certaines opérations de conduite telles que les vaccinations, le diagnostic de gestation, la formation des groupes devant être amenés en mise bas, etc. Le marquage par couleur et les suppléments minéraux peuvent également être assignés à certaines truies en programmant leurs numéros de puce à l’oreille dans le programme informatique. Le système de DAC permet aussi de distribuer des aliments secs ou une alimentation liquide. La plupart des systèmes avec aliments secs distribuent également de l’eau avec l’aliment, ceci permettant aux truies de consommer leurs aliments plus rapidement, ce qui améliore l’efficacité et le débit du système.
Le système informatique produit des mises à jour en temps réel indiquant les truies qui ont été alimentées et, plus important encore, celles qui ne l’ont pas été. Une truie qui ne visite pas le système d’alimentation peut être le signe qu’elle est malade ou qu’elle a une blessure, ou que la truie a perdu sa puce à l’oreille. Ceux qui s’occupent des animaux devraient être formés pour utiliser le système informatique de manière à obtenir le maximum de ce qu’offre le logement en groupes.
Entraîner les truies et les cochettes pour le DAC: Avec un système de DAC, il faut entraîner les truies et les cochettes. Lors de la conversion au DAC, tous les animaux doivent être entraînés. Cependant, une fois que l’entraînement initial est complété, il n’y aura que les nouvelles cochettes arrivant dans le système, qui auront besoin d’être entraînées. Certaines truies et cochettes peuvent être hésitantes et réticentes à entrer dans la station d’alimentation si elles en sont à leur premier essai. L’éleveur devrait se servir d’un parc d’entraînement séparé pour former truies et cochettes et leur montrer comment accéder au système d’alimentation. Ce système d’aires cloisonnées permet au personnel d’ajuster les dimensions des parcs d’entrée et de sortie au fur et à mesure que la journée avance. Il faudra encourager certaines truies et cochettes pour qu’elles arrivent à entrer dans la station d’alimentation. Pour ce faire, on peut déposer une petite quantité d’aliments au sol à l’entrée du système d’alimentation pour inciter la truie ou la cochette à entrer.
Recourir à des techniques de manipulation des animaux avec peu de stress est une autre façon d’inciter la truie ou la cochette à entrer dans la station d’alimentation. Pour les parcs d’entraînement, il faut former des groupes de 30 à 40 truies ou cochettes, et l’entraînement devrait idéalement se faire avant les saillies, alors que la production ne sera pas affectée si jamais il arrive que des truies ou cochettes ne consomment pas tous leurs aliments pour quelque raison que ce soit. Au début de la période d’entraînement, la porte d’accès au DAC peut être gardée ouverte, et les stations d’alimentation devraient être bien éclairées par un éclairage au plafond afin de favoriser le comportement d’exploration des truies.
Certaines stations d’alimentation sont équipées d’un bouton qui peut être actionné manuellement pendant l’entraînement. Lorsqu’on appuie sur ce bouton, la station distribuera l’aliment quand la truie entre, récompensant ainsi immédiatement l’animal parce qu’elle est entrée dans la station d’alimentation. Lorsque les truies se sont familiarisées au DAC, il faut que le personnel intervienne moins souvent et la porte d’accès à la station d’alimentation peut être graduellement gardée fermée. Pour compléter la période d’entraînement, il faut compter de 7 à 14 jours. Un parc d’entraînement peut aussi être monté en utilisant des portes semblables à celles du DAC, mais sans le système d’alimentation automatisé, afin de faciliter l’en-traînement sans coût supplémentaire.
Les personnes qui s’occupent des animaux et qui ont d’excellentes aptitudes pour les manipuler et sont patientes devraient être assignées à l’entraînement des truies pour les familiariser au DAC. Il faut éviter à tout prix que les truies et les cochettes n’aient une mauvaise expérience lorsqu’elles font leur apprentissage en station d’alimentation car elles pourraient refuser d’y entrer dorénavant. Une fois que toutes les truies du bâtiment ont été entraînées, la zone d’entraînement servira seulement à former les cochettes. Ces forma-tions devraient être faites avant les saillies. Si cela est effectué correctement, les cochettes se familiariseront à la station d’alimentation et aux manipulations au fur et à mesure que l’entraînement avancera.
Efficacité du système: Il est important que le concept global du parc ne permette pas aux truies ayant terminé de s’alimenter de revenir aux stations d’alimentation, en s’imaginant qu’elles vont obtenir plus d’aliments. Ce problème peut être surmonté en intégrant des allées pour augmenter la distance entre la sortie et l’entrée de la station d’alimentation. Ce concept dissuadera les truies de retourner à la station d’alimentation une fois qu’elles auront mangé la ration qui leur est assignée.
Gestion sociale: Une fois par jour, le programme du système d’alimentation est réinitialisé pour démarrer un nouveau cycle d’alimentation. Cela peut générer des agressions à la porte d’accès au DAC. Lorsque les truies apprennent à reconnaître cet « événement » quotidien, les individus dominants se chamaillent pour accéder au système d’alimentation. Il a été démontré que le choix du moment de la remise à l’état initial (reset) a un impact sur les agressions : il semble qu’il y en ait moins à l’entrée de la station d’alimentation lorsque le programme est réinitialisé à 22h00 plutôt qu’à 4h00. Les truies soumises seront supplantées et accèderont au système d’alimentation plus tard dans le cycle quotidien. Pour cette raison, il peut être souhaitable de trier les truies en fonction de leur poids, de leur parité et de l’évaluation (pointage) de leur état de chair. La taille de groupe maximum recommandée est de 60 truies par système de DAC, ceci étant le nombre maximal de truies pouvant être alimentées par jour de façon fiable. On pourrait aussi travailler avec des groupes plus grands (par exemple avec une conduite en groupes dynamiques) en fournissant de l’espace de parc supplémentaire et plusieurs stations d’alimentation.
Recommandations pour les groupes dynamiques
Il est possible de gérer les groupes de truies dynamiques avec les DAC. De nouveaux groupes de truies sont ajoutés périodiquement, alors que les truies prêtes à la mise bas sont retirées. Lorsque l’on planifie la conception du bâtiment, il faut toujours se rappeler de faire les calculs pour les besoins maximaux pour ce qui est du nombre de stations d’alimentation et d’espace de plancher. Certaines mesures pratiques doivent être prises pour bien gérer le système et limiter les agressions suscitées par le changement de la hiérarchie qui survient quand on ajoute des animaux au groupe. Lorsqu’on intègre des truies au groupe, elles devraient être gestantes depuis 21 à 38 jours et avoir reçu un diagnostic de gestation. Le groupe nouvellement intégré devrait correspondre à 20 % du groupe total. La journée où se fait un mélange, il faut s’assurer que toutes les truies ont bien consommé toute leur ration quotidienne avant de les intégrer au groupe dynamique : il est préférable d’essayer de les intégrer en soirée.
Prairie Swine Centre, Manitoba University et Manitoba Pork ont réalisé ce projet en collaboration. Le projet a été financé par le Pro-gramme canadien d’adaptation agricole (PCAA) d’Agriculture et Agroalimentaire Canada. En Saskatchewan, ce programme est ad-ministré par l’Agriculture Council of Saskatchewan.