Une grande variation du contenu en protéines brutes et en amidon est observée parmi les pois provenant de fermes de l’ouest canadien. Cet article a pour but d’évaluer l’impact de cette variation sur la valeur énergique des pois dans l’alimentation des porcs. Introduction – Les producteurs de légumineuses ont des inquiétudes quant aux grandes variations dans la composition observée des échantillons de pois amassés à travers les Prairies. Cependant, il n’est pas clair que cette variation affecte la valeur énergétique des pois. Résultats et discussion – Au total, 50 échantillons de pois ont été amassés en Saskatchewan, Alberta et Manitoba en 2005. Leur analyse confirme le haut taux de variation dans la composition, surtout dans le contenu en protéines brutes et en amidon (Tableau 1). Ceci est en accord avec les observations faites par la Commission canadienne du grain (20 à 26% de protéines brutes, Nang & Daun, 2004). Cependant, une analyse détaillée des résultats démontre que la majorité des échantillons possédaient un contenu de protéines allant de 23 à 24% de la matière sèche (Figure 1). En 1998, Zijlstra et al. ont déterminé l’énergie digestible (E.D) de 11 échantillons de pois amassés dans l’ouest canadien, et ont obtenu des valeurs de E.D allant de 3100 à 3740 kcal/kg. Cela représente une variation de 20%, ce qui est plus bas que la variation observée pour les protéines brutes et l’amidon, par exemple. Contrairement à ce qui est observé chez les céréales, aucune relation n’a pu être établie entre le contenu de fibre détergent neutre (NDF) et la valeur énergétique. Différentes hypothèses peuvent être formulées. Premièrement, le contenu de NDF ne reflète pas le contenu en fibres actuel. Les pois contiennent, en moyenne, de 10 à 12% de NDF alors que le contenu de vrais fibres varie de 19 à 25% de la matière sèche (Tableau 1).La différence est attribuée au fait que la méthode du NDF avec des détergents n’est pas appropriée pour les légumineuses et à la présence de fibres solubles, telles que la pectine et les oligosaccharides. Il n’y a pas d’information disponible sur l’effet de ces composantes non-détectées. Deuxièmement, plus de 90% des fibres du pois sont fermentés dans l’appareil digestif du porc et nous ne savons pas comment cela affecte le processus digestif. Finalement, la fermentation des fibres donne de l’énergie au porc, sous forme d’acides gras volatiles, mais à un point qui doit encore être déterminé. Les chercheurs du Prairie Swine Centre travaillent présentement sur l’estimation de la valeur énergétique nette (EN) d’échantillons de pois qui sont de compositions différentes. Ils ont comme but d’utiliser les équations de prédiction de Noblet. Ces dernières sont basées sur la composition et la digestibilité de la diète. Certaines équations sont basées seulement sur la composition (exemple) : EN = 2790 + 4,12 x EE + 0,81 x Amidon – 6,65 x Cendre – 4,72 x ADF où le EE (extrait éther) est le contenu en gras et l’ADF est le contenu de fibre détergent acide (ligno-cellulose) (Noblet et al, 1994). Cette équation a été utilisée ici pour estimer la valeur de EN des 50 échantillons de pois et les résultats varient de 2460 à 2680 kcal NE/kg. Le taux de variation (8%) est alors beaucoup plus bas que la variation observée pour les contenus en protéines ou en amidon. Si l’on s’en tient à cette équation, la cendre est le facteur principal qui affecte le EN, alors que l’amidon ne joue qu’un rôle limité et les protéines n’ont aucun effet. Les pois ont un faible contenu en cendres mais celui-ci est très variable. Wang et Daun (2004) ont observé de plus haut taux de variation que dans l’étude actuelle (1,3 à 3,4%) et attribuent cette variation au contenu en potassium, qui représente 40% du contenu minéral total. Le contenu en gras est aussi une composante importante d’énergie mais, pour la cendre, les niveaux dans les pois sont très limités. Le dernier élément est l’ADF ou ligno-cellulose, mais ceux-ci sont les composantes les plus stables des pois (de 6,5 à 8,6%, Wang & Daun, 2004). Conclusion – Pour conclure, il est probable que la variation de la valeur énergique des pois sera plus basse que ce que la variation des contenus en protéines et en amidon peut suggérer. Ceux-ci n’affectent pas beaucoup la digestion de l’énergie et les composantes qui pourraient affecter les réserves d’énergie sont soit présentes en faibles quantités (cendre, gras) ou varient peu (ADF). Remerciements : Subventions stratégiques par Sask Pork, Alberta Pork, Manitoba Pork Council et le Saskatchewan Agriculture and Food Development Fund. La recherche a été subventionnée par Saskatchewan Pulse Growers et Alberta Pulse Growers.
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