L’ÉLIMINATION DES CARCASSES
Les animaux morts sur une ferme de production porcine peuvent être la source de pollution et de nuisance
s’ils ne sont pas éliminés de manière convenable. Comme la taille des cheptels augmente, le nombre de
carcasses, qui devraient être enterrées, devient important même si le taux de mortalité est très bas. Si l’on
considère l’environnement, la collecte des carcasses par une compagnie d’équarissage est le moyen le
plus efficace de les recycler. Une prise en charge rapide des carcasses prévient l’émission des odeurs.
Lorsque la reprise n’est pas faite fréquemment, des installations de réfrigération ou de congélation
devraient être considérées. L’accès aux carcasses doit être donné au service d’équarissage, cependant ce
site doit être à l’extérieur du site de production et hors de vue de la route ou des habitations voisines et ne
pas présenter de risques pour la biosécurité par le transport de maladies pouvant provenir de d’autres
fermes.
L’enterrement des carcasses est une autre alternative (Swine Odor Task Force, 1995). Le site choisi
comme fosse pour l’enterrement doit être sélectionné correctement et doit être géré de manière à prévenir
les lessivages pouvant survenir de la dégradation des carcasses et qui pourraient rejoindre les eaux de
surface ou souterraines. Dans les zones où la nappe phréatique est élevée et/ou que les sols sont très
perméables, l’enterrement de carcasses doit être évité. Dans les conditions d’hiver, cette solution n’est
pas disponible car les sols sont gelés et l’accumulation de neige rendent l’enterrement impossible ou très
difficile (Glanville, 1995). La législation provinciale dicte les conditions qui doivent être respectées
lorsqu’il y a enterrement des carcasses.
Le compostage est une technique qui peut être considérée pour l’élimination des carcasses en assumant
que les conditions de compostage sont adéquates. Cette méthode peut être une alternative qui permet
l’élimination des carcasses sur la ferme et le compost qui en résulte peut être valorisé comme fertilisant
s’il est épandu à des taux adéquats. Des travaux ont été réalisés et plusieurs facteurs ont été définis pour
maximiser le processus de compostage (Fulhage 1997; Fulhage et Ellis 1996; Morris et al. 1996a). Le
bran de scie est le matériau qui fournit les meilleures conditions pour un processus de compostage rapide
et complet car la température à l’intérieur de bran de scie reste plus haute que dans la paille. Le processus
de compostage sera efficace durant l’hiver pour des conditions de l’Ontario en autant que le cycle de
compostage n’est pas commencé durant les mois les plus froids de l’année (Morris et al., 1996a). Au
moins six mois sont nécessaires pour produire un compost mature en autant qu’il y a eu brassage et
aération de la pile après trois mois (Fulhage 1997; Fulhage et Ellis 1996; Morris et al. 1996a; Glanville
1995). Un peu d’attention doit être portée à la surface sur laquelle repose la pile de compost car de
l’écoulement peut être produit durant le processus (Morris et al., 1996a, b), et peut contaminer les eaux de
surface et souterraines.
La fermentation des animaux morts est présentée par la Swine Odor Task Force (1995), comme étant un
moyen de recycler les carcasses comme aliments sur la ferme. Les carcasses sont hachées en petits
morceaux et mélangées à une solution fermentable de’hydrate de carbone et de bactéries acidifiantes. Un
équipement spécial est utilisé pour hacher les carcasses et le mélange doit être entreposé dans un
contenant non-corrosif non hermétique. Les bactéries vont acidifier rapidement les tissus pour en faire un
mélange stable de boue ensilée lorsque fermentation est faite dans les bonnes conditions. Le produit
obtenu peut être utilisé comme ingrédient dans la ration. Ce processus a été utilisé en Europe pour traiter
les boues provenant d’abattoirs. Cependant, cette technique nécessite une gestion rigoureuse et un
entretien quotidien. Cette technique n’est pas utilisée présentement au Canada.
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