ODEURS
Comment les humains perçoivent-ils les odeurs?
Le sens de l’odorat joue un rôle important dans la sensation de bien être des humains. L’odorat est unique
à chaque humain et varie dans le temps selon la condition physique de l’individu, les conditions
d’émission d’odeur et la mémoire olfactive et le vécu de l’individu. La réponse olfactive est le résultat de
stimuli créés au niveau du bulbe olfactif (situé dans la partie supérieure de la cavité nasale) qui vient en
contact avec des molécules d’odeur. Des signaux sont envoyés au centre olfactif du cerveau par des
fibres nerveuses où une impression d’odeur est créée et comparée avec celles déjà emmagasinées dans la
mémoire olfactive personnelle qui est elle constituée de perceptions individuelles et de valeurs sociales
(Berglung et al. 1988). Comme l’odeur a un caractère très personnel, certaines personnes ont un bon nez
(très sensible) et certaines autres ont un mauvais nez (moins sensible ou insensible) (Hermia, 1997).
Berglund et al. (1988) mentionne aussi que l’odorat est très utile car il considère ou évalue l’odeur comme
un tout même si celle -ci est composée de plusieurs mélanges de gaz complexes plutôt que d’analyser les
différents composés chimiques séparément.
Quelles peuvent être les réactions humaines possibles aux mauvaises odeurs?
Les réactions aux odeurs reliées à la production porcine peuvent apparaître très subjectives pour certaines
personnes et elles sont susceptibles d’être différentes d’une communauté à une autre. Une anecdote
populaire en Iowa porte sur une personne résidant à proximité d’un bâtiment d’élevage porcin vide et qui
se plaignait des mauvaises odeurs qui, selon elle, en émanaient. Toujours en Iowa, on rapporte le calvaire
subi par une famille agricole aux prises avec les odeurs qui proviennent d’un élevage porcin situé à
environ un kilomètre de leur ferme (Thu, 1996).
Selon cet auteur, la problématique globale des odeurs associées aux élevages repose généralement sur un
problème plus profond de frustration des personnes affectées. Celles-ci auraient souvent l’impression de
ne pas avoir accès aux canaux de communication qui pourraient permettre la résolution des problèmes
interreliés découlant du développement et de l’intensification de la production porcine. Schiffman et al.
(1995) ont découvert que de tels sentiments de perte de contrôle, par rapport à la problématique des
odeurs par exemple, peuvent constituer un élément déclencheur important dans le développement de
problèmes psychologiques pour les personnes affectées. Les résultats qu’ils ont obtenus à la suite d’une
étude portant sur les effets d’un voisinage rapproché à de grands établissements de production porcine ont
démontré que l’attitude générale des voisins de ces établissements était grandement affectée par les
odeurs qui pouvaient en émaner. Des problèmes accrus de tension, de dépression, de colère,
d’épuisement et de confusion de même qu’une vitalité réduite des personnes ainsi affectées ont été
rapportés par Schiffman et al. (1995).
Les réactions ne sont pas dues à la seule intensité des odeurs; elles dépendent également de la fréquence
d’exposition des personnes, de la durée de ces expositions et du caractère hédonique des odeurs. Il
importe donc de pouvoir quantifier certaines de ces caractéristiques si l’on veut s’attaquer efficacement à
la résolution des problèmes associés aux odeurs (Sweeten, 1997; Nicell et Tsakaloayannis, 1997).
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