Systèmes d’alimentation avec compétition, Projet national sur la transition vers un logement des truies en groupes
Posted in: French Articles, Pork Insight Articles by admin on January 8, 2014
Lorsqu’il est question de logement de truies en groupes, les systèmes de bats-flancs, d’alimentation au sol et les
systèmes d’alimentation dont la distribution est à vitesse variable sont classés comme des ‘systèmes d’alimentation
avec compétition’. Les systèmes d’alimentation avec compétition permettent que toutes les truies puissent accéder aux
aliments en même temps, mais elles ne sont pas protégées ou très peu les unes des autres lorsqu’elles s’alimentent.
SYSTÈMES D’ALIMENTATION AVEC COMPÉTITION
- L’alimentation individuelle des truies n’est pas possible.
- Aucun besoin d’entraîner la truie
- Le secret pour réussir : faire un tri des truies pour former des groupes homogènes
- Le fait qu’il y ait beaucoup d’agressions et de compétition peut amener l’éleveur à devoir sortir du groupe jusqu’à 15 % des truies et à les mettre à l’écart.
- Les truies devraient être gérées en groupes statiques, sans introduction de nouvelles truies après le mélange initial pour la formation d’un groupe.
- Les dépenses d’investissement de la conversion à ce type de systèmes sont plus faibles comparativement à celles d’une conversion aux distributeurs automatiques de concentrés (DAC) ou aux systèmes avec réfectoires.
- Réduction minimale de la taille du troupeau ou augmentation minimale des besoins en surface de bâtiment
En général, ces systèmes d’alimentation sont perçus comme étant moins chers. Lors de la transition, les dépenses
d’investissement sont plus faibles car il y a moins d’enclos (divisions de parcs) et les auges en place peuvent être
récupérées. Cependant, avec ces systèmes, on ne peut alimenter individuellement les truies parce que les truies dominantes
peuvent voler les aliments et perturber l’alimentation des autres truies et cochettes du groupe, ce qui nuit à la
prise alimentaire.
Alimentation au sol: L’alimentation au sol est une méthode simple pour alimenter les truies logées en groupes. Certains
systèmes sont assortis de plusieurs surfaces d’alimentation alors que d’autres n’en ont qu’une seule. Les observations ont
montré qu’il y a moins d’agressions lorsque les aliments sont distribués uniformément au sol. La prise alimentaire sera
variable selon qu’il s’agit des truies dominantes ou des truies dominées, les truies dominantes empêchant les truies dominées
d’accéder aux aliments. L’intensité des agressions peut être élevée lorsqu’on alimente au sol, mais il existe des solutions
pour les réduire. On peut par exemple se servir de cloisons entre les différentes surfaces d’alimentation, fournir un
espace adéquat au sol et utiliser des stratégies d’alimentation pour distribuer l’aliment : de cette façon, on amène les truies à manger plus souvent. Cela évite que les truies soient affamées, ce qui réduit les agressions et augmente les chances que les truies dominées puissent s’alimenter.
Alimentation en bat-flancs: L’alimentation en bat-flancs constitue une façon économique et efficace de récupérer des matériaux des cages de gestation déjà en place lorsque l’on planifie une conversion. On peut utiliser la portion frontale de la cage de gestation comme cage d’alimentation. Cela se fait en enlevant la porte de la cage et en raccourcissant la longueur de la cage à une « longueur de l’épaule » (12 à 20 po.), ou en la laissant plus longue si on dispose de plus d’espace. Chaque truie a sa place à l’auge et une barrière la séparant des truies voisines lui permet, jusqu’à un certain point, de pouvoir s’alimenter sans trop être dérangée. Cependant, la cage demeure ouverte et peut permettre aux truies dominantes qui se nourrissent plus rapidement, de pousser et empêcher les truies dominées d’accéder à leurs aliments. La quantité d’aliment servie dans les auges doit être la même pour tout le groupe, car les truies ne s’alimentent pas nécessairement toujours dans le même bat-flanc.
Alimentation à distribution lente: L’alimentation dont la distribution est à vitesse variable (doseur lent) constitue un système efficace pour alimenter les truies et les cochettes s’il est géré correctement. Au-dessus de chaque système d’alimentation se trouve une petite trémie qui est automatiquement remplie jusqu’à un volume fixé. Au moment de l’alimentation, les systèmes d’alimentation individuelle déversent l’aliment dans une auge ou sur le sol.
La vitesse à laquelle l’aliment est servi est ajustée pour correspondre au rythme de consommation de la truie ou de la cochette la plus lente du groupe. Cet ajustement de la vitesse de déversement des aliments réduit la probabilité que lorsqu’une truie plus rapide a fini de manger, elle quitte son aire d’alimentation pour aller empêcher les truies plus lentes d’accéder à leurs aliments. Certains systèmes d’alimentation dont la distribution est à vitesse variable sont équipés de barrières similaires aux systèmes de bat-flancs, fournissant ainsi une certaine protection contre les truies dominantes, bien que les agressions soient toujours possibles. L’alimentation à distribution lente se prête mieux aux tailles de groupes plus petits, en moyenne de 5 à 10 truies, avec un espace d’alimentation par truie de 18 à 22 pouces. Faire des groupes plus petits signifie que les volumes d’aliments dans chaque parc pourraient être ajustés selon l’état de chair moyen ou un programme alimentaire (courbe d’alimentation) en gestation.
Former les groupes de truies afin de diminuer la compétition alimentaire: Si la compétition à l’intérieur d’un système d’alimentation devient trop intense, le syndrome de la truie maigre commencera à apparaître. Les truies qui n’obtiennent pas leur ration quotidienne à cause des agressions, perdront du poids et pourraient devoir être retirées du groupe pour être installée dans une cage individuelle ou un parc confortable. Les besoins d’énergie en gestation et en lactation étant très élevés, la longévité et la productivité des truies maigres seront affectées si elles ne sont pas retirées du groupe. Le secret pour bien réussir dans les systèmes avec compétition, c’est de bien trier ses groupes et de les former en tenant compte de l’âge (parité), du gabarit et de l’état de chair. Ceci diminuera la compétition et donnera de meilleures chances d’obtenir des prises alimentaires quotidiennes adéquates. L’utilisation de cages lors de la période des saillies devrait donc servir à amener les truies vers un état de chair optimal, ce qui correspond généralement à une évaluation (pointage) de l’état de chair de 3. La compétition aux alentours de l’heure des repas peut également générer des blessures. Si les truies dominantes occasionnent des blessures trop graves et de la boiterie, ou prennent trop de poids, alors elles devraient être retirées du groupe et gardées en parc individuellement jusqu’à la mise bas. Pour les systèmes d’alimentation avec compétition, un bon plancher ou recouvrement permet de prévenir les blessures. Le mélange des truies en cours de gestation doit être évité : aussi, il est essentiel que la formation des groupes de truies soit effectuée adéquatement dès le départ.
Prairie Swine Centre, Manitoba University et Manitoba Pork ont réalisé ce projet en collaboration. Le projet a été financé par le Pro-gramme canadien d’adaptation agricole (PCAA) d’Agriculture et Agroalimentaire Canada. En Saskatchewan, ce programme est ad-ministré par l’Agriculture Council of Saskatchewan.